L’histoire
Yasuko est originaire de Tokyo (enseignante en Japonais) et Guillaume a été directeur technique dans des crus du bordelais. Depuis 2014, ils ont cherché à racheter une petite propriété viticole. Et c’est en 2017, qu’ils découvrent Le Pré Vert, à Razac de Saussignac (Dordogne). Guillaume, qui avait vendu son logement de Bordeaux pour constituer un apport personnel, a négocié un prêt auprès du CMSO pour financer l’achat de ce petit domaine en coteaux. Yasuko a pris le statut d’exploitante et a effectué son installation en tant que JA. La surface en vigne en propriété directe est limitée à 9HA (7HA aujourd’hui), pour ménager un maximum de temps pour la vente en bouteille. Ils ont immédiatement converti le vignoble en biodynamie. Compte tenu du fait que le domaine n’avait aucune clientèle historique pour de la bouteille, leur stratégie était de s’appuyer sur la vente de vin en vrac les premières années. Le temps pour eux de developper leurs marchés pour la bouteille. Enfin, pour assurer leur quotidien, ils partagent l’année en tant que salariés, dans d’autres exploitations.
Guillaume est salarié l’hiver et Yasuko pendant le printemps et une partie de l’été. Leur but à terme étant de vivre du résultat de notre exploitation. Mais la période de conversion fut très difficile au niveau commercial. Ils étaient dépendants du marché du vrac et n’avaient pas encore de label bio. Le millésime 2017 fut vendu en vrac à 1200€ le tonneau. Puis les cours du vrac non bio se sont encore effondrés en 2019. Les millésimes 2018 a été vendu à un prix moyen inférieur de 33% au millésime 2017 (800€ le tonneau). La commercialisation en bouteille a véritablement commencé au début 2020. Cette vente de bouteille a été rendu possible d’une part par des travaux d’aménagement d’un bâtiment ancien pour créer un local de stockage bouteille. Puis d’autre part grâce au choix de quitter l’appellation contrôlée pour s’affranchir de ses contraintes et proposer des vins plus originaux et plus personnels. L’élaboration d’une cuvée en commun avec Camille et Mathias Marquet en 2019, leur a également beaucoup inspiré vers une plus grande liberté dans les vinifications.
Leurs difficultés économiques ont été aggravées par de faibles rendements au vignoble, à partir de 2019. La coulure très forte cette année là avait divisé par 2,5 leurs rendements. En 2020 ils avaient loué en fermage 5HA vignes en bio pour rattraper cette perte de production. Mais le gel et la sècheresse les ont conduit au même résultat. En 2021 la pousse irrégulière de la vigne a provoqué à nouveau de la coulure et la future récolte semble de nouveau très limitée. Les risques pris lors des vinifications en « nature » ont aussi contribué à bloqué certains lots de vins, surtout sur le millésime 2020 (déviance brett en rouge). Ces faibles volumes les empêchent de pouvoir vendre une partie de la récolte en vrac, tôt dans l’année, pour pouvoir reconstituer un fond de roulement. Et ce manque de trésorerie limite leur capacité de financement pour réaliser les travaux nécessaires sur la propriété (création d’un local de mise/stockage de bouteilles et restructuration du vignoble).
Le projet
Vendanges Solidaires leur a permis de finaliser les travaux de modernisation des locaux du domaine, ainsi que l’achat de raisin pour compenser leurs pertes.